Around KO



L'idée de ce site est née de l'envie de montrer ces éléments nombreux qui entourent, enrichissent et composent notre travail.

Ces gens qui font notre univers, ces routes que nous avons croisées, ces collaborations qui ont permis de créer une musique, un parfum, un film. Tout ne peut pas tenir sur le fil continu d'un compte instagram au contenu formaté où le texte se réduit au mieux à une légende de quelques signes.

Nous avons voulu montrer la main de l'homme qui façonne, martèle, forge, une applique ou une poignée que nous avons dessinée, une maquette taillée dans un bloc de marbre. Donné à imaginer l'odeur qui nous accompagne depuis nos débuts. Montrer ces films que nous fabriquons en secret.

En dire plus sur ces mystérieux portraits qui jalonnent notre parcours et nous servent chaque année de support à nos vœux, envoyés à travers le monde aux clients, journalistes, ou amis.

La presse aime les images définitives mais s'intéresse peu à leur construction et à ce qui les sous-tend. Les cheminements, les rencontres, les histoires n'ont plus leur place quand l'image règne en maître. C'est cette place, difficile à trouver aujourd'hui, que nous avons voulu prendre ici.

Ce site n'est rien d'autre qu'une promenade, une perte de temps, à contre courant des modes et diktats du moment.
Poignée d'amour

La bien nommée ! Elle est toujours là quand on en a besoin, et depuis quelques mois ouvre les portes de bon nombre de nos chantiers.

Développée en collaboration avec l’Atelier Saint-Antoine, dont un des fondateurs Florent Linker est un ancien du Studio, nous sommes fiers depuis fin 2015 de pouvoir utiliser notre propre béquille de porte.

Simple, épurée mais au dessin classique, nous l’avons voulu à l’épreuve du temps et ça, seul le temps nous dira si nous avons réussi ou non.

Fabriquée en laiton et en France par des artisans d’art exceptionnels elle se décline également en noir et nickel.

Pour toutes commandes ou informations : kollection@studioko.fr
Up light

Dans nos projets nous avons eu souvent besoin de mettre en valeur la matérialité d’un mur, éclairer par le bas la trame d’un tissu, réveiller un angle de pièce qui s’avérait un peu triste le soir.

Dans le commerce nous ne trouvions rien qui réponde exactement à notre besoin. Nous avons donc décidé de dessiner notre propre boîte à lumière intelligente.
Pourquoi intelligente ? Déjà parce que le fil électrique superflu s’enroule à l’intérieur. Et aussi parce que la face supérieure coupée de biais évite d’en voir la source lumineuse quand on s'approche de trop près.

Ce modèle est décliné en trois finitions, noir mate, laiton et patiné bronze.

Cette auto-édition s'est faite en étroite collaboration avec l’Atelier Saint-Antoine.

Pour toutes commandes ou informations : kollection@studioko.fr
Pat & John

La non moins bien nommée, du nom des clients pour qui nous l'avons initialement dessinée.

Elle est la rencontre entre un bouclier africain et une lance, elle est donc fière, toute entière tendue vers son but ultime; éclairer une portion de mur, tenter désespérément de repousser encore un peu le noir qui finira de toutes façons par tout engloutir.

Elle peut aussi permettre d'éviter qu'une croute sans intérêt ne vienne gâcher un mur à la texture sublime qui ne demandait qu'à être révélé pour ce qu'il est : une portion d'art brut et involontaire.
Elle est alors lampe tableau quand le tableau est le mur lui-même.

Pour ça elle peut donc s'avérer utile, voir même parfois nécessaire.

Pour toutes commandes ou informations : kollection@studioko.fr
Jellyfish

Book Light

Leather Plastic Bag

Reverso

Almost KO

Ce film conçu comme une archive subjective, a été réalisé par El Mehdi Azam.
Chaïmae Nejjar en a assuré la direction de la photo, avec les moyens techniques de l'ESSAV.
La musique originale a été composée par Yassine Belghiti Alaoui.
Villa E

Villa E
Sténopé villa G

Sténopé de la villa G et sa préparation.

Le Sténopé est le geste par lequel le photographe laisse s'accomplir la vision de l'architecte sur le monde qui entoure son œuvre. Par cette démarche autant architecturale que photographique nous est donné à voir chacune des vues offertes par l'architecte, de sa propre architecture.

Ainsi chaque pièce étant rendue aveugle, telle une chambre noire, il suffit de percer un petit trou dans le dispositif pour que la lumière projette l’image du paysage inversé sur les murs, le sol, le plafond, brouillant ainsi toute notre perception de l'espace tant intérieur qu'extérieur. Ensuite commence l'alchimie photographique qui consiste à recueillir sur pellicule puis sur papier ces vues uniques que seule l'architecture perçoit.

C'est Jérôme Schlomoff qui nous a initié à cette pratique. Il a réalisé pour nous "les sténopés d’architecture” de la villa G et de la Villa E. Tandis qu'il avait déjà réalisé sur la Villa K un film sténopé 35mm de sa construction, avec une caméra sténopé de son invention. C'est ce que nous vous montrons ici. Un jour que nous visitions ensemble la Villa D il s'isole un moment et découvre une projection sténopé naturelle que personne n'avait vu jusque là ; le pistachier du jardin se projette, tête en bas, par l’étroite fenêtre du hammam, heureusement il avait avec lui son inséparable appareil photo pour témoigner de la magie de ce moment de lumière !

Même chose à la ferme où il film en vidéo la projection sténopé naturelle de la vue de la cour de la ferme. Ici, la projection passe par de multiples trous dans la porte et les volets d'une chambre d’ami, ce qui provoque plusieurs projections décalées de l’architecture et du paysage montagneux au lointain...
Sténopé Villa E

Sténopé de la Villa E et sa préparation.

Le Sténopé est le geste par lequel le photographe laisse s'accomplir la vision de l'architecte sur le monde qui entoure son œuvre. Par cette démarche autant architecturale que photographique nous est donné à voir chacune des vues offertes par l'architecte, de sa propre architecture.

Ainsi chaque pièce étant rendue aveugle, telle une chambre noire, il suffit de percer un petit trou dans le dispositif pour que la lumière projette l’image du paysage inversé sur les murs, le sol, le plafond, brouillant ainsi toute notre perception de l'espace tant intérieur qu'extérieur. Ensuite commence l'alchimie photographique qui consiste à recueillir sur pellicule puis sur papier ces vues uniques que seule l'architecture perçoit.

C'est Jérôme Schlomoff qui nous a initié à cette pratique. Il a réalisé pour nous "les sténopés d’architecture” de la villa G et de la Villa E. Tandis qu'il avait déjà réalisé sur la Villa K un film sténopé 35mm de sa construction, avec une caméra sténopé de son invention. C'est ce que nous vous montrons ici. Un jour que nous visitions ensemble la Villa D il s'isole un moment et découvre une projection sténopé naturelle que personne n'avait vu jusque là ; le pistachier du jardin se projette, tête en bas, par l’étroite fenêtre du hammam, heureusement il avait avec lui son inséparable appareil photo pour témoigner de la magie de ce moment de lumière !

Même chose à la ferme où il film en vidéo la projection sténopé naturelle de la vue de la cour de la ferme. Ici, la projection passe par de multiples trous dans la porte et les volets d'une chambre d’ami, ce qui provoque plusieurs projections décalées de l’architecture et du paysage montagneux au lointain...
Sténopé Villa K

Sténopé filmé du chantier de la Villa K.

Le Sténopé est le geste par lequel le photographe laisse s'accomplir la vision de l'architecte sur le monde qui entoure son œuvre. Par cette démarche autant architecturale que photographique nous est donné à voir chacune des vues offertes par l'architecte, de sa propre architecture.

Ainsi chaque pièce étant rendue aveugle, telle une chambre noire, il suffit de percer un petit trou dans le dispositif pour que la lumière projette l’image du paysage inversé sur les murs, le sol, le plafond, brouillant ainsi toute notre perception de l'espace tant intérieur qu'extérieur. Ensuite commence l'alchimie photographique qui consiste à recueillir sur pellicule puis sur papier ces vues uniques que seule l'architecture perçoit.

C'est Jérôme Schlomoff qui nous a initié à cette pratique. Il a réalisé pour nous "les sténopés d’architecture” de la villa G et de la Villa E. Tandis qu'il avait déjà réalisé sur la Villa K un film sténopé 35mm de sa construction, avec une caméra sténopé de son invention. C'est ce que nous vous montrons ici. Un jour que nous visitions ensemble la Villa D il s'isole un moment et découvre une projection sténopé naturelle que personne n'avait vu jusque là ; le pistachier du jardin se projette, tête en bas, par l’étroite fenêtre du hammam, heureusement il avait avec lui son inséparable appareil photo pour témoigner de la magie de ce moment de lumière !

Même chose à la ferme où il film en vidéo la projection sténopé naturelle de la vue de la cour de la ferme. Ici, la projection passe par de multiples trous dans la porte et les volets d'une chambre d’ami, ce qui provoque plusieurs projections décalées de l’architecture et du paysage montagneux au lointain...
La Bohème

L'histoire de notre collaboration avec Joseph Chedid est drôle. De lui nous connaissions surtout sa mère Marianne pour notre passion commune pour le Cap Corse. Mais nous l'avions entendu il y a quelques années lors d'un petit concert privé et nous avions compris alors qu'il n'avait rien à envier au reste de son illustre famille musicale.

Un jour, de fameux hôteliers britanniques nous ont demandés une esquisse pour un grand projet d'hôtel à Paris, avec une échéance intenable. Nous avons eu alors l'idée d'exprimer notre concept en musique. C'est tout naturellement que nous avons fait appel au talent de Joseph qui a bien voulu twister pour nous, à sa façon si poétique et singulière la mythique chanson de Charles Aznavour ; la Bohème.

Dans ce texte tout était dit du lieu que nous voulions. L'écoute du vinyle que nous avions fait graver pour l'occasion fut studieuse, l'assistance un brin décontenancée, nous avons du faire rejouer le morceau plusieurs fois. Mais au final et après une vidéo conférence avec un CEO resté à Londres, et tout en stupéfaction, nous avons «remporté le morceau».

Mais l'histoire est parfois étrange et ainsi, quelques semaines plus tard nous devions décliner toute collaboration sur ce projet. Il en reste ce son magnifique, cette voix fragile et belle que nous voulions partager avec vous.
Rain on earth

Au Maroc, souvent la terre attend la pluie. Il nous est arrivé parfois de l'attendre avec elle. Il faut comprendre cette attente faite d'impatience et de calme, d'anticipation. Juste avant qu'elle vienne, avant le son, avant la sensation, une simple odeur l'annonce. Une odeur pleine, profonde, inoubliable qui arrive jusqu'à nous de la nuit des temps.

Nous l'avons toujours aimée.

Un jour nous avons demandé à Azzi Glasser, notre amie parfumeuse, s'il était possible de la recomposer artificiellement. De la capturer dans une essence, essence de pluie, on trouvait que le nom claquait mais quand le résultat quelques semaines plus tard est arrivé nous étions subjugués et nous l'avons tous baptisé «rain on earth».

Cette première expérience fut le début d'une longue collaboration avec Azzi qui a produit pour nous les odeurs de l'Heure Bleue ou du Chiltern Fire House, mais aussi les parfums personnels de certains de nos clients ou de leurs intérieurs. À chaque fois c'est un bonheur de la suivre dans son petit labo et de la voir manipuler ses fioles, nous initier à telles senteurs, nous expliquer telles balances. Avec le temps nous nous comprenons parfaitement et il n'est jamais encore arrivé lorsque nous lui parlons d'un projet, qu'elle fasse fausse route olfactive.
Sténopé Villa D

Sténopé de l'arbre du hammam de la Villa D.

Le Sténopé est le geste par lequel le photographe laisse s'accomplir la vision de l'architecte sur le monde qui entoure son œuvre. Par cette démarche autant architecturale que photographique nous est donné à voir chacune des vues offertes par l'architecte, de sa propre architecture.

Ainsi chaque pièce étant rendue aveugle, telle une chambre noire, il suffit de percer un petit trou dans le dispositif pour que la lumière projette l’image du paysage inversé sur les murs, le sol, le plafond, brouillant ainsi toute notre perception de l'espace tant intérieur qu'extérieur. Ensuite commence l'alchimie photographique qui consiste à recueillir sur pellicule puis sur papier ces vues uniques que seule l'architecture perçoit.

C'est Jérôme Schlomoff qui nous a initié à cette pratique. Il a réalisé pour nous "les sténopés d’architecture” de la villa G et de la Villa E. Tandis qu'il avait déjà réalisé sur la Villa K un film sténopé 35mm de sa construction, avec une caméra sténopé de son invention. C'est ce que nous vous montrons ici. Un jour que nous visitions ensemble la Villa D il s'isole un moment et découvre une projection sténopé naturelle que personne n'avait vu jusque là ; le pistachier du jardin se projette, tête en bas, par l’étroite fenêtre du hammam, heureusement il avait avec lui son inséparable appareil photo pour témoigner de la magie de ce moment de lumière !

Même chose à la ferme où il film en vidéo la projection sténopé naturelle de la vue de la cour de la ferme. Ici, la projection passe par de multiples trous dans la porte et les volets d'une chambre d’ami, ce qui provoque plusieurs projections décalées de l’architecture et du paysage montagneux au lointain...
Musée Yves Saint Laurent

Maquette du Musée Yves Saint Laurent, Marrakech, Maroc.

c. Miza Mucciarelli, Ateliermisto pour Studio KO.

En dehors des maquettes d’étude produites au Studio, il nous arrive pour certains projets d’avoir recours à des maquettistes professionnels. Après plusieurs essais infructueux, et grâce à l’entremise de Françoise Dorget, nous avons un jour croisé la route de Miza Mucciarelli et de son Ateliermisto.

Depuis, nous ne pouvons plus imaginer faire une maquette sans elle. Son intelligence du projet dans lequel elle se plonge très vite, la pertinence de ses propositions, la radicalité des directions qu’elle empreinte, tout concours à faire de chaque maquette une œuvre en soi. De notre collaboration sont nées les pièces que nous vous dévoilons ici.
Hôtel Dialogue

Maquette de l’Hôtel Dialogue, Libreville, Gabon.

c. Miza Mucciarelli, Ateliermisto pour Studio KO.

En dehors des maquettes d’étude produites au Studio, il nous arrive pour certains projets d’avoir recours à des maquettistes professionnels. Après plusieurs essais infructueux, et grâce à l’entremise de Françoise Dorget, nous avons un jour croisé la route de Miza Mucciarelli et de son Ateliermisto.

Depuis, nous ne pouvons plus imaginer faire une maquette sans elle. Son intelligence du projet dans lequel elle se plonge très vite, la pertinence de ses propositions, la radicalité des directions qu’elle empreinte, tout concours à faire de chaque maquette une œuvre en soi. De notre collaboration sont nées les pièces que nous vous dévoilons ici.
Icônes

Ces portraits sont des rencontres, parfois anciennes et patinées par le temps, parfois récentes et pleines de promesses, mais toujours importantes.

Il n'y a pas de distinguo ici entre nos vies personnelles et professionnelles, tant les deux se nourrissent l'une de l'autre et finalement participent du même élan. Nous avons assez tôt eu l'envie de faire partager ces rencontres, de les honorer. Nous n'avons jamais reculé devant une révérence, car il n'y a pas de honte à admirer et à le faire savoir. Et c'est par nos cartes de vœux, tradition au bord de la désuétude, que nous avons décidé de le faire.

Chaque année un portrait en noir et blanc par Jérôme Schlomoff est imprimé sur le même papier au même format et plié en douze carrés.
Au dos, une couleur, celle choisie par l'invité. Une galerie de portraits, une mosaïque de couleurs. Cette série est dédiée à tous ceux qui jalonnent notre parcours ; ils embellissent notre vie. Ces femmes et ces hommes, sont nos icônes.
Jean-Louis Froment

Il est l'homme du puissant choc esthétique que nous avons appelé la «Fromentisation».

Il y a eu un avant et un après ce jour où nous avons poussé la porte de sa maison marocaine. Le dialogue entre nos cultures, le contact d'un objet du quotidien trouvé dans les souks avec l'œuvre d'un artiste, l'écho particulier des objets, leur mise en rapport qui fit résonner en nous des sensations enfouies et non explorées. La force des couleurs, la végétation envahissante, l'âpreté des espaces, tout faisait sens.

Puis nous nous sommes rencontrés et très vite il est devenu «Tonton». Il nous a depuis ouvert bien d'autres portes, celles du Palazzo Fortuny et des recoins de Venise qu'il a tant aimé sillonner, celles de son chai de l'Entre Deux Mers où nous aimons passer des heures à feuilleter les catalogues du CAPC, les livres d'artistes, les éditions rares. Celles de sa cuisine, toute en évidence et simplicité et pourtant si difficile à reproduire. Celle de sa région que nous traversons en trombe au volant de sa 2CV rouge Ferrari.

Mais surtout, c'est à l'art que Jean-Louis Froment nous a introduit. De tout cela, nous lui sommes infiniment reconnaissants. C'est avec simplicité qu'il a accepté d'être le premier portrait en ouverture de cette galerie.
Pascale Mussard

Nous nous étions rencontrés alors que nous étions encore jeunes étudiants. Puis télescopés un mois de septembre à l'aéroport de Marrakech, nous rentrions à Paris finaliser notre diplôme; Pascale arrivait en vacances décalées. Furtive discussion juste le temps de lui dire que nous partions à regrets, et notre envie de travailler un jour au Maroc.

C'est par la grâce de son entremise que quelques mois plus tard nous commencions à collaborer avec son oncle Patrick Guerrand-Hermès dans les environs de Tanger. Notre première confrontation à la réalité du chantier. Sortant à peine de nos années si protégées aux Beaux-Arts, ce fut pour nous une chance extraordinaire et nous ne le savions pas encore, le début de l'aventure marocaine.

Mais ce n'est pas l'unique raison de sa présence dans cette galerie. Pascale a été pendant des années la Directrice du Style de la maison familiale et avec elle nous avons côtoyé une des formes les plus sophistiquées d'élégance, inspirée, évidente, naturelle ; ce qui n'a jamais cessé de nous émouvoir. Nous avons appris que l'attitude devait toujours prévaloir sur le style, fut-il renversant.
Sana Farès

Née Iranienne à l'orée de la révolution, elle est aujourd'hui Libanaise de cœur et Africaine d'adoption. Elle est un condensé du village planétaire, mais tendance épicée, comme sa cuisine.

Sana a renoncé à la brillante carrière de médecin qui s'ouvrait devant elle pour l'amour d'un homme et de ses quatre garçons à venir, qu'elle a élevés avec la tendresse et l'énergie qui la caractérise.

Maintenant que tout ce petit monde a grandi, la voilà qui rejoint ses premières amours : voler au secours des autres. C'est dans ses combats humanitaires qu'elle s'accomplit aujourd'hui et qui nous la rend si chère, si proche. Elle est une femme entière, indivisible, plutôt rock'n roll. Cette image, et c'est bien là la magie du photographe, exprime tout cela à la fois. Elle est passée par toutes les couleurs de l'épreuve mais rien ne l'abat. Toujours debout elle est enfin candidate à la liberté.
Jean-Noël Santelli

Ce portrait dit beaucoup de l'âme Corse.

De la force bien sûr car il en faut pour dompter une nature hostile, les paysages abrupts, les caractères fiers et les regards provocants. De la douceur aussi, celle que l'on prodigue sans compter dès lors que l'on fait partie du cercle. Pas celui du clan mais plutôt ce cercle tissé d'affinités, d'une curiosité pour l'autre, d'un goût pour l'inconnu, l'étranger, la pensée en mouvement jamais satisfaite d'elle-même.

En le regardant on entend presque l'écho lointain d'un «Dio Vi Salve Regina» entonné dans une chapelle de montagne. Ami d'enfance pour l'un, rencontre plus tardive pour l'autre, c'est néanmoins une évidence pour nous deux que de l'accueillir parmi nos icônes.

Il est celui qui rend les choses possibles. Par la force de ses choix, de ses convictions, de sa volonté, il bouscule des montagnes d'immobilisme, au-dessus du village qui nous écrasent et nous intimident. Il est une force qui va, donne envie de le suivre; il forge avec courage le destin qu'il s'est tracé. En cela il est exemplaire.
Jérôme Schlomoff

Auteur de ces portraits derrière lesquels il préfère souvent se cacher. D'une immense pudeur, dont cet auto-portrait témoigne, il fallut déployer des trésors de persuasion pour le convaincre qu'il avait sa place ici, dans notre Panthéon.

Ses images sont d'emblée reconnaissables, en ce qu'elles vont à contre sens du courant dominant de la belle photo posée. Nous aimons son travail auquel nous rendons grâce, à Jean-Louis Froment de nous avoir introduit, mais nous aimons l'homme aussi. Ses obsessions font écho aux nôtres et l'œil qu'il porte sur l'architecture est comme pour les femmes et les hommes qu'il photographie, sans concession. Il ne cherche pas à rendre beau, propre ou lisse. Il s'essaie à restituer une parcelle de vérité, un fragment du réel tel qu'il le perçoit à un moment précis.

Il nous a entraînés sur les chemins de traverse du sténopé, véritable pont entre nos deux disciplines, où l'architecture devient appareil photo. Dans le noir, allongés sur un lit de son appartement parisien, nous assistions ébahis à l'apparition au sol, sur les murs et au plafond, de notre première expérience sténopienne; ainsi naissait notre amitié. Son travail nous est infiniment précieux car nous y plongeons comme on plonge une image en devenir dans un bac à révéler, attendant inquiets mais heureux ce qui pourra en sortir.
Marie-Angélique Savané

Elle est une femme de combat. Derrière elle on aurait presque envie de s'engager en politique, en tous cas de croire que l'action est possible. Elle nous a permis de comprendre que tout n'était pas que cynisme chez ceux qui ont à présider aux destinées des peuples.

Féministe acharnée autant que mère poule et épouse dévouée, elle cultive les contradictions pour mieux les transcender. Militante éclairée des droits de l'homme, amie de Nelson Mandela, Délégué de l'ONU pour l'Afrique, fidèle croyante, elle cumule les passions et les centres d'intérêts, si bien que toute discussion avec elle est une forêt dense dans laquelle il fait bon se perdre. Nos échanges sont autant de voyages pour lesquels elle nous embarque, malgré la modestie de notre bagage.

Marie-Ange est une femme flamboyante. Elle embrasse avec égale hauteur et toujours la même dignité les évènements tristes ou heureux, grands ou petits. Il est difficile de la prendre en flagrant délit de jugement car elle est l'ouverture et la tolérance même. Si une grande affection nous lie au Sénégal, c'est en grande partie grâce à elle et au regard emprunt d'humanité et de tendresse qu'elle pose sur ce pays et plus largement sur l'Afrique. Elle est, à elle seule, un continent.
Françoise Dorget

D’Etamines à Caravane, pour ne citer que ces deux là, sa vie professionnelle polymorphe est émaillée de succès. Elle a vécu plusieurs vie en une et dans l’une d’entre elles, nous nous sommes doucement glissés, sans effraction.

Pygmalion, égérie, mentor, Françoise est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. Elle nous a ouvert grand les portes de son univers si riche et complexe, fait d’une multitude de stratifications. Mâtiné de voyages lointains, à la découverte de tous les artisanats du monde, des techniques, des savoir-faire, avec en filigrane sa passion pour les tissus et les tapis.

Elle aiguise notre curiosité par ses mille découvertes et coups de cœur, et c’est dans un petit village de toits en tôle du Nord du Maroc, d’où on voit au loin la mer comme une éternelle promesse, qu’elle a choisi de cultiver son jardin. Nous aimons tellement l’y retrouver. Fans d’entre les fans, nous attendons avec impatience ses escales parisiennes ou marocaines pour voir ce qu’elle ramène de ses trop longues et répétées absences passées à arpenter le globe.

Jeune fille prometteuse de la bourgeoisie ouest parisienne, elle n'aura de cesse d' inventer sa liberté ; elle fait ainsi le pont entre une certaine idée du confort et une esthétique de l’humilité.

De cela et de tout le reste nous lui sommes infiniment reconnaissants.
Abdallah Haqqaoui

Faut-il que l'on ait de la chance pour avoir croisé la route de cet homme exceptionnel ?

Avec lui aucun projet ne fait peur, n'est trop grand ou trop risqué. S'embarquer avec Abdallah et ses hommes, c'est s'assurer d'un projet mené à bon terme et avoir l'assurance de travailler avec plaisir.

Si nous pouvions, nous l'emmènerions sur nos projets du bout du monde pour construire nos utopies, et il ne dirait pas non. Anticipant nos attentes, toujours à l'écoute, il vit son métier avec passion. Pour lui l'acte de construire est un art qu'il exerce avec excellence. Si un chantier est un parcours du combattant parsemé d'embûches et de problèmes plus ou moins complexes à résoudre, il est toujours là où on l'attend, ne baissant jamais le niveau d'exigence.

Nous pouvons concevoir les plus beaux projets ; si des mains expertes un jour ne prenaient pas le relais de notre dessin, nous n'irions jamais loin.

Cher Abdallah si tu nous lis, reçois une fois de plus ici l'expression de notre immense gratitude.
Jean-Noël Schoeffer

Au moment où nous l’avons connu en 1997, Jean-Noël habitait dans la médina de Marrakech depuis déjà une dizaine d’années. Heureux ermite bercé par le rythme des saisons marocaines, pratiquant le ramadan par plaisir, il vivait bercé des allers et venues de ses proches et amis débarquant d’Europe.

Livrant son Maroc à lui, ce pays rêvé qu’il nous a tant fait aimer et investiguer. Voilà presque une vie que nos destins sont irrémédiablement mêlés. Si c’est par accident que nos pas nous ont conduit au 61 derb Abid Allah, ce hasard c’est un peu notre Big Bang à nous. Le téléscopage originel qui aura transformé nos vies.

On ne peut pas vraiment remercier Nono, pas plus qu’on ne remercie sa mère de nous avoir porté et mis au monde. On l’aime tout simplement.
El Mehdi Azzam

A l’ESAV dont il fut l’un des plus brillants élèves, son film de fin d’étude l’a fait remarquer et bien aude-là du cercle restreint du cinéma Marocain. C’est là que nous l’avons connu et que nous avons pu appréhender l’étendue de son talent, talent qu’il a bien voulu exprimer dans le court métrage Almost KO.

Ce film est une marche, une errance, portées par ce souffle qui caractérise son cinéma. Travellings, plongées et contre-plongées, la panoplie des hommages à ses pairs n’empêchent pas que se dégage son langage propre et fort, à mi-chemin de la fable et de la fresque ; rugueux et lyrique à la fois.

Depuis il a parcouru beaucoup de chemin et une carrière prometteuse s’ouvre devant lui. Avec Chaïmae ils forment à la ville un couple sublime qui n’est pas sans rappeler au même âge, le couple mythique que formaient Gena Rowland et John Cassavetes.

Le Maroc nous a réservé là, à travers cette rencontre, une de ses plus belles surprises.
Pierre Bergé

C’est chez Marella Agnelli en 2005, lors d’un déjeuner de soleil et alors que nous venions de terminer la rénovation de sa maison marocaine que nous avons rencontré Pierre Bergé.

Dès le lendemain il nous faisait visiter la villa Oasis et la partie inconnue du jardin Majorelle. C’est au cours de cette visite qui se prolongea par un dîner que notre lien devait se sceller. Des années ont passé et il ne s’est jamais distendu.

Notre admiration est grande pour l’homme mais aussi pour le couple qu’il a formé avec Yves Saint Laurent. Loin des clichés du théâtre bourgeois ils ont su construire et poursuivre leur amour à leur façon ; unique, et tellement moderne. Ils n’ont jamais cessé d’être pour nous, une source d’admiration. Par leur façon d’être avec audace courage et détermination ils ont tracé un chemin.

On ne s’habitue jamais à Pierre Bergé, plus on le connaît plus il vous échappe. Mais quand on s’arrime à lui, pas tout à fait au milieu des siens, mais pas loin au creux de son regard amusé et tendre, c’est pour la vie.
Miza Mucciarelli

Architecte de formation, intriguée par l'art, fascinée par le travail artisanal et le pouvoir de création de la main de l'homme, elle a été d’abord notre maquettiste de génie, et non loin d’ici vous pouvez avoir une vue rapide de l’étendue de son talent.

Mais plus que ca, elle est devenue avant tout une amie. Nous aimons tout de Miza, son élégance hors norme, sa façon de distiller des mots d’italiens dans son français presque parfait, son immense générosité jusqu’à sa métamorphose en mama accomplie.

Sa précision, son exigence confinent parfois à l’obsession. Et c’est justement sur le terrain des obsessions que nous nous sommes retrouvés, quand les nôtres frôlent les siennes et parfois même convergent alors on ne répond plus de rien !
Richard Christiansen

Lorsque nous l'avons rencontré, nous étions loin d’imaginer quel astre solaire était en train de traverser notre ciel.

C’était un matin froid, autour d’un capuccino mousseux au café Beaubourg. Publicitaire fougueux, adepte des superlatifs, tout big, tout great, tout amazing, too much peut-être mais pas pour nous. Avec son art de conter les histoires, notamment celle dans laquelle il voulait nous embarquer, nous avons plongé instantanément. Sans essayer de lire dans le marc de café ce qu’elle nous réservait.

Semaine après semaine, nous avons compris que nous tenions là la folie, la déraison, le regard neuf d’enfant et la curiosité absolue qui permet de fabriquer de la poésie. Et pour nous la possibilité de lui créer des lieux particuliers, étranges ; une architecture onirique. En tout cas, il était prêt pour ce voyage, et nous aussi.

Richard aime les collages. Sa vie passée en voyages charge sa hotte magique d’images et de références ; il les veut toutes, et tout de suite. Et lorsque le tamis a fait son œuvre, il en reste un tableau iconoclaste très coloré, témoin réel de son kaléidoscope intérieur.

A son agence perchée sur le toit d’une ancienne salle des machines à Broadway, on connait son humanité; ses doutes, sa constante remise en question, auxquels s’ajoute une immense générosité et une envie de partage. Se succèdent ainsi pour ses équipes, les workshops des ateliers de coutellerie au Japon jusqu’aux nuits de Pigalle.

Richard aime le miel et chérit les abeilles.

Lorsqu’on prend des nouvelles de ses chiens, il nous dit d’aller sur leur Instagram.

Richard pense que le sexe peut résoudre beaucoup de conflits. Et qu’il faudrait l’apprendre et l’enseigner au même titre que l’éducation physique ou la biologie.

Homme aux innombrables réseaux, il n’est pas une ville au monde, et notamment L.A. dont il puisse nous ouvrir les portes, où ne nous attende une attention de sa part. Des fleurs, du miel, un mot cartonné écrit si gros, si great. "Be a part of it". "Hollywood loves you".

Il est une vraie personne évoluant dans un monde irréel.
Betty Catroux

Betty

Pour Saint Laurent elle était une muse. Pour nous c’est une icône.
Elle l’aura accompagné partout main dans la main ; elle a vécu avec lui l’ivresse des moments glorieux et ils ont connu et traversé ensemble, blottis l’un contre l’autre, l’abîme des profondeurs.
Ils s’y sont parfois perdus.
Elle est le dernier témoin vivant de l’affrontement de ce grand génie de la mode avec ses démons.
Elle raconte son époque et cette épopée fantastique avec la désinvolture qui la caractérise, et que certains malhabiles ont confondu avec de la superficialité. C’est une erreur de jugement qui la fait sourire.
Elle dit d’elle-même que lorsqu’elle se retourne sur son passé elle n’y voit qu’un épais brouillard de vin blanc, d’où émerge la figure de deux hommes, Yves et son François de mari, et le visage de deux petites filles, les siennes, devenues des femmes magnifiques.
Elle est la Joconde des temps moderne, on ne sait pas dire si elle sourit ou si elle est triste, sans doute un peu des deux. Et derrière ses lunettes noires elle voit tout, observe tout.
Elle est troublante,
Elle aurait pu, les plus grands l’y ont poussée, devenir une rock star, mais elle n’a jamais été attirée par la scène, le succès, les projecteurs.
Peut-être parce qu’au fond sa vie est une chanson.
Fredonnée, légère mais belle, si belle.
Camélia Jordana

Entre Camélia et nous tout a démarré un soir de mars 2009, mais ça elle ne le saura que bien plus tard.
Nous étions au Maroc et comme souvent pour la Nouvelle Star; attablés au salon autour d'une raclette avec une bande de copains. Soudain dans le brouhaha général elle est apparue et s'est mise à chanter, le silence s'est fait, instantanément nous l'avons aimée, tous. On a décidé ce soir là de suivre la fin de la saison rien que pour la revoir et l'entendre.
Sa sublime performance sur Arte quelques années plus tard, pour un concert événement nous avait tellement émus. Et ainsi de suite pour chacune de ses apparitions que l'on choppait souvent au vol, au gré du hasard.
Et puis il y a eu ce soir de dîner mondain, très parisien où une main bienveillante a eu la bonne idée de nous placer côte à côte.
Nous étions venus à reculons elle et nous comme souvent en ces circonstances et au final nous ne voulions plus partir, prolonger ce joli soir jusque tard dans la nuit. A la fin le décor avait disparu il ne restait plus que nous et notre table au milieu de la grande salle vide. Nous ne nous sommes plus quittés, à Paris en Corse, au Maroc, nos chemins se croisent et nos routes tissent leur histoire.
Parce qu'elle aime tellement la vie qu'elle a décidé d'en vivre plusieurs en une, parce qu'elle chante divinement et joue tout aussi bien qu'elle chante, parce qu'elle est belle, toujours, en Diva ou en serviette nouée sur la tête au sortir de la douche, parce qu'elle sait transformer ses indignations en combats, parce qu'elle désarme, parce qu'elle est profonde et ingénue, parce qu'elle n'abandonne que ce qu'il faut de l'enfance, parce qu'elle poursuit ses rêves sans faillir, parce que son rire nous emporte, pour ça et mille raisons encore, c'est notre Came.
Liz Lau

Liz Lau est architecte mais elle est aussi un monument à elle toute seule.
Contre vents contraires et marées montantes, elle garde un flegme, une détermination qui inspire le respect.
Elle est une force de la nature et comme telle, elle compose avec les éléments quels qu'ils soient.
Elle vit à Hong Kong ; ce qui n'est pas forcément la chose la plus aisée quand on en connaît le climat extrême.
Avec habileté elle slalome gaiement entre coronavirus et révolte étudiante avec la désinvolture de celle qui n'en est pas à son premier tsunami.
Mais par dessus tout elle est d'un professionnalisme à toute épreuve et Dieu sait que nous l'avons éprouvé !
Il y a tout cela et tellement d'autres choses cachées qui transpirent ici dans ce bel éclat de rire. Quelque chose qui conjure l'adversité.
C'est avec un immense bonheur que nous l'accueillons au milieu de nos icônes avec qui elle est en si bonne compagnie.

Nabil Afkiri

Pour le trouver complètement fidèle, il faudrait regarder ce portrait dans un miroir pour le voir non pas tourné vers le passé mais affrontant avec résolution les temps qui viennent.
Nabil est de ces êtres qui regardent devant lui. Rarement derrière ou alors juste quand il a besoin d’éclairage. C’est à dire juste ce qu’il faut.
Nabil est vertical, il se tient selon un axe nord sud, par instinct autant que par éducation, et il n’a pas besoin de boussole pour ça.
Il est loyal, d’une loyauté qui confine des fois à l’obsession et qui lui a valu souvent la moquerie des cyniques mais il ne s’en est jamais offusqué, il préfère tracer son chemin que de justifier ce qui lui est naturel. S’excuse-t-on d’être blond ?
Rassurez-vous blond il ne l’est pas du tout ni de près ni de loin, il a une pensée tellement structurée que l’on dirait une architecture, une tête aussi bien faite que les rayonnages de la BNF. Il y retrouve tout ce qu’il a soigneusement rangé et étiqueté et sait le ressortir au moment opportun.
Il sait en bon architecte de sa propre expérience construire des perspectives, défricher des chemins, tracer des voies qui pourront devenir des routes.
Nabil est drôle, parfois trop, mais jamais rigolo, l’éventail de son humour va de la blague potache des copains de lycée à l’humour noir le plus noir. Il rit de tout ou presque et en tous cas de lui-même sans se faire prier, ce qui est rare.
C’est qu’il a la bonne distance par rapport au monde réel, jamais trop dedans pour pouvoir toujours en rire.
Nabil est notre premier associé, il est aussi notre ami, il fait à lui seul mentir la sentence selon laquelle personne n’est irremplaçable. Il était tant qu’il trouve sa place ici, parmi ceux que nous aimons, admirons.
Fayçal Tiaïba

Il est l’homme du puissant paradoxe.
D’une culture immense, qui transcende assez volontiers les domaines de prédilection de l’architecte, il aime à se trouver où on ne l’attend pas.
D’une curiosité au moins aussi égale à sa culture, jamais rassasiée et qu’il sait transformer en intérêt, puis en domaine d’excellence comme pour la photographie ou la Bande Dessinée, sujets qu’il affectionne particulièrement. Si il n’avait pas été architecte il aurait pu être auteur et dessinateur de B.D. Il faut voir la qualité de ses carnets de croquis pour s’en convaincre. Il les noircit à l’envie de façon apparemment automatique, en voyage ou pendant des réunions interminables mais tout en suivant scrupuleusement ce qui se dit ou se passe. Des carnets qui mériteraient à eux seuls une exposition. Ça c’est pour la main.
Mais que dire de l’œil ? Partout où il pose son regard et sa caméra il en tire une vision poétique du réel, à la fois simple et narrative. Une forme de photo-reportage qui dit plus que ce qui est montré mais sans effet de style, comme s’il s’effaçait derrière le sujet ce qui est l’apanage des grands photographes.
Il a donc l’œil et la main, et tous les circuits qui les relient, chemins nerveux qu’il sait faire travailler à plein régime mais sans jamais avoir l'air besogneux, car son élégance consiste à sembler dilettante ce qu’il n’est surtout pas.
Pour nous il a été longtemps associé et toujours l’homme de la situation.
Recruté pour manager un projet titanesque ce qu’il a fait avec brio, il s’est retrouvé à orchestrer les études et la construction du Musée Yves Saint Laurent à l’échelle plus modeste mais à l’enjeu autrement plus grand. Et quand ses talents sont appelés à la rescousse pour diriger la création d’un livre il répond encore présent et il y met toute sa force de travail et toute son intelligence. Passant comme toujours d’un sujet à l’autre avec l’aisance de ceux qui ne ploient pas au premier coup de vent.
Il a décidé d’aller tenter ailleurs d’autres aventures mais nous sommes heureux de ce portrait qui laisse une trace, une de plus, de son passage chez nous.
Pierre Pirajean

Pierre que l’on aime appeler Pierrot le fou tant il vit sa vie intensément, comme une bourrasque avec l’urgence et l’appétit d’un condamné en sursis.
Il est l’autre Pierre de notre cercle rapproché, celui qui nous reste et qui tient bon malgré l’amour du risque, la rage de vivre toujours indomptée.
Ce Pierre qui lui aussi a commencé par être notre client, un client exigeant auprès duquel on a appris ce que devait être un restaurant c’est-à-dire un théâtre social où chacun, chaque soir, vient jouer sa partition pour une symphonie chaque jour différente.
Ce Pierre qui est devenu notre ami, amitié dans laquelle seule la fidélité, la loyauté ont droit de citer. De ces amis pas si nombreux sur lesquels on sait pouvoir compter en cas d’ennui grave ou simplement de besoin de parler.
Et enfin depuis peu, il est notre associé ou plus exactement nous sommes les siens dans l’aventure Sahbi Sahbi qui porte bien son nom.
Mais, car il en faut bien un, il ne faut pas oublier qu’au coté de ce Pierre-là se tient une femme à l’élégance aussi suprême qu’innée, une dame de fer qui veille, nuance et tempère, depuis leur adolescence commune, ce grand fauve jamais rassasié de la vie. Il reconnaît d’ailleurs que sans elle il ne serait plus depuis longtemps de ce monde, alors si c’est son visage à lui sur l’image, c’est à elle que nous dédions cette icône.
Et ce couple magnifique d’illustrer de façon désinvolte mais totale ce qu’aimer peut vouloir dire.
Léa Salamé

Km 33

Sous ce vocable un peu barbare se cache une maison dans les environs lointains de Marrakech. Nichée dans les premiers contreforts arides de l'Atlas, elle défie fièrement le regard n'offrant à la vue que ses murs de pisés qui se fondent avec la terre environnante. Il faut être invité à en pousser la porte pour découvrir ses cours, terrasses et jardins.

C'est sur les traces de Jean-Noël Schoeffer, insatiable défricheur de lieux rares, que nous avons découvert cette maison à l'époque habitée par Saleck, Barka et leurs nombreux enfants. C'est d'abord à travers eux que nous l'avons aimé. Et c'est leur départ pour le Sahara de leur origine qui nous a plongé dans un grand désarroi. Puis nous avons eu l'idée de conjurer notre tristesse en décidant de la reprendre et de la sauver de la ruine. Après deux ans de durs labeurs, dans un souci scrupuleux de n'utiliser que des techniques traditionnelles, la voilà enfin debout et prête à vivre une nouvelle page de son histoire.

Ici une fois par an nous recevons un ou une artiste en résidence. Pendant quelques semaines la maison lui est dédiée. Peu importe la discipline ; photographie, écriture, cinéma, musique, design, vidéo… peu importe l'origine ou l'âge, l'idée est d'offrir un espace propice à la création. Chaque artiste invité laisse dans la maison une trace de son passage. C'est la seule condition.

Jean-Louis Froment avec la pertinence qui le caractérise, nous dit un jour : «ce n'est pas une maison, c'est un prie Dieu». La messe est dite.


Pour plus d’informations sur les modalités d’accueil d’artiste au KM33, contactez nous sur km33@studioko.fr